ce qu’on est fait pour

par miguel d'ajuda pinto

pendant des temps discipliné
j’en faisais rien ou pas grand c’était l’urgence sans l’urgence
que c’était vite alors que ça fusait alors et les cahiers remplis
puis c’est parti ça a quitté
j’ai oublié ce qui achève de s’oublier mais ne s’oublie plus
maintenant des hordes sont devant
des hordes les couteaux tristes
les lames brillent éclairent derrière
là j’en fais se peut pas mieux que rien pas plus que grand mais j’en fais là il n’y a plus d’urgence quand l’urgence est là
et j’ignore ce qu’est grand et rien mais lent je sais et peu aussi
je ne peux pas rester face aux lames qui veulent me tracer dessus
je ne suis trace ni reste
la trace le reste me précèdent et la horde n’a plus à m’ôter
quand je gage maintenant c’est moi qui me mets en gage car je ne suis trace ni reste mais nu dans le siècle